LE HERON DU JOUR
Dans la maison d'en face, il y avait un héron en villégiature. Altier et solitaire, il déambulait sur la terrasse ou jouait les funambules sur la rambarde. Il était là tôt le matin, et décalait lorsque les habitants des maisons voisines sortaient sur leur terrasse. En me réveillant, c'est la première chose que je regardais : si le héron était là. Le dernier jour, je ne l'ai pas vu.
J'étais déjà venue dans la région à Pâques. En une semaine, j'avais parcouru plus de 1000 kilomètes, essayant d'apercevoir les phoques (en vain) au cap du Hourdel, visitant le Marquenterre, Le Crotoy (où on m'avait vendu du poisson pas frais, soit-disant la pêche du jour), Saint-Valéry-sur-Somme la charmante.
Là, en trois semaines, je n'ai que fait 400 bornes. Et encore, une bonne part du kilométrage a été consacrée à aller faire les courses au Crafour de Berck, à 16 km de mon lieu de vacances, dont une fois pour rien, vu que j'avais pas une thune sur moi (le parking résonne encore de mes jurons...).
Bref, ce furent de vraies "vacances", au sens propre du terme. Même pas du tourisme. Programme culturel : zéro. Le vide intégral. Nada, nichts, nitchevo, queud'. Mais soucis mis entre parenthèses, repos et sport quotidien. Les premiers jours, je pionsais chaque après-midi. Totalement rétamée, j'étais. Puis l'énergie est remontée, tout doucement.
Je devrais en faire bon usage, car la rentrée s'annonce rude. La réalité est une sale garce qui n'oublie rien...