SOLITUDE STANDING
Non, je ne parlerai pas de la retraite et des grèves. Je sais que je ne suis pas du même avis que 99 % des gens qui lisent mes billets (et comme, j'ai à peu près 50 lecteurs sur ce blog, ça veut dire qu'il y a seulement une demi-personne d'accord avec moi…). Et j'ai pas pas envie de me faire pourrir. Je me sentirais obliger d'argumenter, et j'ai pas le temps : j'ai des cartons à faire et des enfants à élever malgré les pénuries (hier, le Monop' d'Argenteuil n'avait plus de céréales Trésor au chocolat). De toute façon, sur ce genre de sujet, on ne convainc jamais personne, on ne fait que se conforter mutuellement ou s'opposer. Surtout lorsque le contexte est aussi tendu.
Des fois, j'aimerais rentrer dans une case. Me dire : “Je suis de telle obédience, et donc, sur tel sujet, je pense ça.”
Mais bon, rien à faire, j'y arrive pas. Je me balade d'un côté à l'autre de l'échiquier politique en fonction des sujets. Oui, j'exècre un gouvernement qui pointe du doigt des étrangers dans la misère et qui se montre complaisant avec de grandes fortunes sans intégrité. Mais oui, je pense inévitable – même si ça m'emmerde – un allongement de la durée du travail.
Je n'ai jamais fait partie d'une bande. Aujourd'hui encore, quand je suis dans un groupe, je me place près de la sortie. J'ai participé à des manifs, mais généralement… sur les côtés. Mais bon, j'étais comptabilisée par les forces de la police et par les organisateurs (et dans le second cas, je comptais double).
J'ai peu d'amis, avec une propension certaine à en perdre en cours de route. J'aime le silence, j'exècre le téléphone, le vin rouge, la bière et le fromage qui pue. Ce qui ne facilite pas la sociabilité.
Je crois que j'aurais fait une ermite très potable.
Je ne me plains pas. D'abord parce que je chéris mes moments de solitude. Et puis, je ne suis pas seule. Car il y a les amies indéfectibles, les immuables. Celles avec qui je traverse les décennies et qui apparaissent en pointillés dans ma vie (essentiellement à cause de l'éloignement géographique), mais qui tracent un sillon amical ininterrompu, supportant mes pleins et mes déliés.
Il y a surtout mes enfants. Plus sociables et solaires que moi. Ce qui me réjouit. Car la timidité et la réserve sont parfois lourdes à porter… comme le sera le coût de la retraite pour les générations à venir. Non, non, j'arrête : j'avais dit que je ne parlerai pas des retraites…
(Spécial dédicace à Mô)
Suzanne Vega - Left Of Center
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