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Lame de fond
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28 octobre 2010

LE BLUES DES FEUILLES MORTES

Ainsi va la vie. Dans le jardin, le pommier perd ses feuilles. Demain, je quitte ma maison (j'ai déménagé "par anticipation" aujourd'hui, mais je signe demain l'acte d'achat d'un appartement). Avec un pincement au cœur, malgré tout. Mon ex, lui, vire ses affaires la semaine prochaine. Je sais qu'il va terriblement souffrir de la perte de cette maison. Car il n'a pas choisi. Alors que moi, j'ai ardemment désiré changé de lieu de vie et de vie tout court. J'étouffais ici…
Et pourtant, j'ai du vague à l'âme. Petite maison pleine de charme dans une banlieue pourrie, contre appartement sans âme dans un centre-ville avenant. Vie à quatre pendant quelques années, contre vie à trois pour une durée indéterminée. Oui, du vague à l'âme…

La vie est dure, non ? J'en parlais avec mon amie Delphine, avant-hier, devant une pizza. C'est fou comme les bonnes pizzas peuvent rendre mélancoliques. La mienne était au jambon de parme et à la roquette (oui, j'ai arrêté mon régime… Mais, je prends plus de tiramisu après la pizza.)

On s'en prend quand même plein la tronche, globalement. On souffre ou on voit souffrir, impuissants, des gens qu'on aime. Certains disparaissent, laissant des béances définitives.
Il y a aussi le boulot qui, de plus en plus, nous file de grandes tartes dans la gueule. Prends ça, et remercie ton patron de te donner du travail ! 
Et, plus généralement, l'âpreté des rapports humains, surtout dans une ville comme Paris.
Quel pourcentage d'individus a une vie sentimentale épanouie ? 50% ? Ou 10% ? Dans tous les cas, je fais partie des 50% ou des 90% restants… (en même temps, je suis pas encore morte, non plus). Et les nouvelles du monde ? Elles sont réjouissantes, les nouvelles du monde ? Alors quoi ? Qu'est-ce qu'il reste ? Les enfants, ok. Mais bon, les enfants, c'est important, mais c'est pas toute la vie. Et d'ailleurs, ça serait pas un bien pour eux qu'ils soient toute notre vie. T'imagines le fardeau !

Les enfants, justement. On les borde de partout. On les protège des petites et grandes misères. Et on culpabilise quand on prend un but (c'est une métaphore pas très heureuse, mais je suis sous influence de l'alcool ; c'est bien la première fois que j'écris un billet après avoir bu une vodka-jus d'ananas. D'ailleurs, même moi, je vois pas ce que j'ai voulu dire…). Heureux temps de l'insouciance, dit-on. Mais est-ce une si bonne idée de les préserver de la sorte ?   

Perso, si j'avais su la merde que c'était, la vie d'adulte, j'aurais pas grandi. Je serais restée en primaire, quand j'étais première de la classe et que je découvrais la mer, à Canet-Plage, dans une béate sidération.

 

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Commentaires
H
J'ai le droit de te communiquer les coordonnés des parents de la Merveille, tu te sentiras, peut être, moins seule dans ton nouvel environnement...
A
L'appartement aura vite une âme : la vôtre, celle de vos vies qui s'y déroulent.<br /> <br /> Quant à la vie sentimentale... Si j'avais su que c'était si compliqué, j'aurais lu moins de romans, on va dire...
A
Quand je te lis, je me revois il y a deux ans, quand les déménageurs nous ont laissé tomber Lou et moi au milieu de notre tas de cartons dans cet appartement de Tours qu'on ne connaissait pas. On est partiess légères et insouciantes se chercher une pizza et une copine nous a ramassé et emmené dormir chez elle. C'était mon deuxième déménagement en moins d'un an. Plus cinq mois d'errance. Et j'avais une phobie des cartons<br /> La vie s'est faite ici, pas si mal. Ou nous nous sommes faites à la vie d'ici. Il y a des bons moments, la ville est agréable. <br /> Mais putain, je trouve tout de même que la vie est injuste.<br /> Dans l'affaire, j'ai perdu de vue tous mes copains. Je n'ai personne ici avec qui boire un café juste pour taper la discute. Pour ça, il faut que je prenne le TGV. Je suis seule avec deux adoes et une gamine, adorables certes, mais usantes. Et je vois ma vie défiler à toute allure sans que j'ai vraiment le temps d'imaginer la vivre. Le nez dans le guidon à donf. C'est comme la chanson de Souchon, je la voyais pas comme ça ma vie…
F
Allez courage !<br /> Combien de cartons en fait ?<br /> Bonne journée.
L
Merci de vos encouragements !<br /> L'opération cartons continue, mais dans l'autre sens... L'état de mes mains, au secours (n'est-ce pas PPN ? ;)) Par contre les biceps que je me suis fait !<br /> <br /> Le moral, ça va. En fait, les coups de mou, c'est comme des espèces de flashs. D'un seul coup, je réalise que je perds tel ou tel truc. Parfois, c'est trois fois rien, mais ça suffit à plomber le moral pour un moment... Puis, ça repart dans le positif. Quand je vois le chemin parcouru depuis ma décision il y a un an.
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