DÉMÉNAGEMENT SANS MÉNAGEMENT
Au cours des deux dernière semaines, j'ai vendu une (demi-) maison et acheté un appartement, déménagé et emménagé. Tout s'est passé normalement pour un déménagement, c'est-à-dire que j'ai été confrontée :
- à l'acquéreur de la maison et à l'ex qui s'étaient mis d'accord oralement sur un délai supplémentaire pour laisser au second le temps de virer son bordel après la signature. Mais trois jours avant la signature, l'acquéreur n'est plus d'accord. (Alors que vous, vous signez vente et achat le même jour ; et, pour ce faire, vous avez besoin du chèque de la vente.) ;
- au déménageur qui vous plante une semaine avant le déménagement ;
- à quatre-vingts cartons entreposés en piles de cinq dans le salon, soit quatre rangées de quatre piles, qui arrivent à mi-hauteur des fenêtres et vous bouchent la vue imprenable sur l'immeuble d'en face ;
- à la livraison de meubles incomplète, et au livreur qui recompte le nombre de colis en usant des techniques, toujours efficaces, du bonneteau (“Je ne compte que 17 colis !” “Ah non. Regardez… 1, 2, 3… 16, 18. Le compte y est.” Le compte n'y était pas et j'ai failli l'avoir grave in the baba) ;
- aux meubles Fly en kit, avec les mortaises qui font la gueule aux tenons ;
- au vendeur de moquette du Saint-Maclou Courbevoie qui vous en coupe 4,20 m au lieu de 4,40 m (mais au prix de 4,40 m) ;
- aux travaux de peinture, dans la chambre de vos filles, qui prennent plus de temps que prévu et vous obligent à camper toutes les trois dans 8 m2, avec un thermostat bloqué sur le max ;
- au fournisseur d'accès Internet qui a besoin de six semaines pour vous installer une ligne de téléphone et une connexion.
- à l'obscurité absolue, la première fois où vous êtes rendue à la cave, où la minuterie n'a jamais aussi bien justifié son nom.
Mais… j'ai résolu les problèmes un à un. Ou quasi. Et survécu. Ou quasi.
Et la vérité vraie, c'est que je suis pas mal fière du chemin parcouru depuis tous ces mois. Faut juste que je fasse gaffe à pas me splasher comme une grosse bouse dépressive alors que j'atteins enfin le rivage.