C'EST COMMENT QU'ON FRESNES ?
J'aurais aimé offrir aux filles, et à moi aussi, un chouette week-end vachement dépaysant. Parce que nous, on aime ça, les chouettes week-ends en dehors de la maison. Ca nous requinque tous azimuts. (Et puis, j'en ai marre de peindre des étagères en violet pour aller avec le canapé.) Mais bon, j'avais pas trop de sous à y consacrer (je dis pas ça pour me faire plaindre : simplement, je préfère en garder pour partir à Noël), alors j'ai opté... pour une nuit au Campanile de Fresnes !
Franchement, je pensais qu'avec mon expérience des riantes cités du 93, j'en connaissais un rayon en néant urbanistique. Eh bien, force est de constater qu'on trouve encore pire ailleurs ! Dans ma chambre qui pue la clope, à côté des filles qui dorment d'un sommeil paisible, j'en reviens toujours pas de la mocheté alentour.
Le Buffalo Grill semble être la seule distraction possible des habitants du cru (et du cuit aussi : bleu, saignant ou à point). Jamais vu une affluence pareille dans un restau aussi médiocre ! Et Dieu sait que, dans ce domaine aussi, je ne manque pas d'expériences (j'ai un goût certain pour les choses médiocres. Il s'en dégage une poésie grisâtre qui échappe au commun, mais pas aux neurasthéniques dans mon genre). Mais peut-être les Fresnois (?) sont-ils tous carencés en fer. Je sais, vous voyez plus le rapport avec ce qui précède. Mais c'est pas grave. On n'est pas vraiment là pour ça.
Le but de cette virée hautement exotique n'est pas le Campanile de Fresnes en tant que tel. Je suis un peu tarée, mais y'a des limites. L'idée, c'est d'aller demain matin au Fun park Playmobil, puis au Musée d'art contemporain du Val-de-Marne pour la "visite en famille" du dimanche après-midi. J'ajoute une nuit d'hôtel - médiocre - pour nous faire croire qu'on part VRAIMENT en week-end. D'ailleurs, à cause des emboutes', il nous a fallu deux heures pour arriver jusqu'ici. Autant que pour aller en Baie de Somme ou en Normandie. Et le retour, dimanche soir, s'annonce corsé aussi...
Et tout ça pour quoi ? Pour voir mes enfants s'éclater demain matin avec des petits bonshommes en plastique coiffés comme Mireille Mathieu. Et pour me marrer au Mac/Val, parce que, oui, l'art contemporain est joyeux, surtout en famille. Alors, même si je vitupère au volant demain soir - car je vitupérerai au volant demain soir, cela ne fait aucun doute (c'est chiant d'être aussi prévisible à soi-même...), cela aura été un week-end à deux balles que c'est la peine !