NOYÉE DANS UN VERDUN
Purée, ce soir, on a fini les devoirs à 21h15. Enfin, “on”, manière de parler. Nausicaa a fini à 21h15 et moi à 21h30. Le temps de peaufiner le coloriage du dessin de sa poésie. Pour demain, elle avait :
- un exercice de conjugaison,
- un exercice de maths,
- une leçon d'anglais (avec évaluation demain),
- une leçon d'histoire (les Carolingiens, avec éval demain),
- un (long) poème à apprendre par cœur et à illustrer, avec notation pour l'illustration.
- la couverture de son “cahier des arts” à illustrer.
Seules les deux dernières tâches avaient été données en avance, et ce soir à l'étude (ça dure une demi-heure, après c'est l'animation), ma fille n'a eu le temps de faire que l'exo de conjugaison. Misère !
J'ai privilégié l'efficacité au détriment de la pédagogie. J'ai fait une des deux soustractions à trous, j'ai découpé des lettres dans des magazines pour le cahier des arts. Et j'ai imposé une photo de la la petite danseuse de Degas, la petite Marie au si désolant destin. Mais bon, Nausicaa était d'accord (y'a intérêt). Et si demain, elle a des lacunes pour son test en anglais, ou si elle se plante sur la date du traité de Verdun (843), je ne lui en voudrai pas. Font chier, les petits-fils de Charlemagne !
Vous me direz : “Jamais contente, celle-là ! Elle se plaignait du niveau trop faible à 93-City, et maintenant, elle râle parce qu'il y a trop de devoirs dans la nouvelle école de sa fille !” Ben oui, je râle... Elle est en CM1, pas en prépa, que je sache.
En plus, bonjour la journée ! Premier jour de boulot dans nos nouveaux locaux. J'ai beau bien connaître le secteur où nous sommes installés, et me réjouir d'être enfin débarrassée des trajets en train et de mes copains de Sud-Rail, force est de reconnaître que c'est pas très funky. Open Spaces en enfilade, badgeage tous azimuts (limite s'il faut pas badger pour tirer deux feuilles de PQ), bureaucratie tentaculaire à la sauce virtuelle... l'entreprise moderne est formidable ! Welcome to a brave new world ! Et pour mes collègues qui doivent se fader la ligne 13 (la pire ligne du métro parisien), c'est bien pire encore.
Y'en a qui vont craquer, sans nul doute. De là à dire que c'est l'un des objectifs de nos chers employeurs, non, non, je n'irai pas jusqu-là (des fois qu'ils tombent sur ce blog... Chers patrons adôôôrés de mon cœur : j'aime mon job, vos épatantes méthodes de management et notre nouveau site. Si, si, je vous assure. C'est juste que, quand il faut enchaîner direct une journée de boulot avec cette saloperie de traité de Verdun et, concomitamment, la préparation de la bouffe, des fois je sature un tout petit peu...)