LES IMPÉRATIFS DU PRÉSENT
Noël sera faste pour moi : je risque (je
pèse mes mots) de recevoir pas moins de trois cadeaux. Les trois ayant été
offerts par moi-même à moi-même, et quasi à l’insu de mon plein gré.
Explications. (Comme on dit à la fin des
chapeaux, dans les articles de Meuf Contemporaine sur l’épargne salariale ou sur la manière d’accommoder les restes.)
Le 25 à midi, je vais retrouver mes filles, qui passent quelques jours chez mon ex-belle-mère. Il y aura aussi leur père (ô joie !). Au cas où ex-belle-maman (que nous appellerons EBM, pour gagner du temps) et ex-tout-court (que nous n’appellerons pas) auraient prévu un ch’ti cadeau pour moi (l’an dernier, mon ex m’avait gratifié d’un bouquin titré Comment rester zen, qui était parti à la poubelle dès qu’il avait eu le dos tourné), j’ai dû prévoir des présents pour eux.
Critère de choix : qu’ils ne soient pas trop chers, qu’ils soient suffisamment petits pour que je puisse les laisser planqués dans mon sac à dos au cas où les ex au carré n’auraient rien prévu pour moi, et que, dans ce cas-là, je puisse les recycler pour mon usage personnel. Ça tombait bien, au moment où je me racontais toutes ces choses passionnantes (j’ai une vie intérieure très riche), j’étais chez Truffaut, le magasin de jardinage où tu trouves surtout autre chose que des articles de jardinage. Et donc, j’ai opté pour une paire de gants Isotoner en cuir, pour hommes, mais bon, c’est pas grave, ils ont l’air chauds et étanches. Et un petit vase artisanal pas trop moche. Voici donc mes deux premiers auto-cadeaux potentiels.
En revanche, je n’échapperai pas au troisième self-present, vu qu’il m’est spécifiquement destiné. C’est le “cadeau du Père Noël”. Explications. (J’aurais pas des tics, moi ?) Aurore croyant encore mordicus au barbu, elle ne peut s’imaginer qu’il ne fasse pas un cadeau à une maman aussi formidable que moi. Sans déconner ! Donc, au milieu des (nombreux) paquets destinés à mes filles, il y en aura un à mon nom. Avec dedans… ce que j’ai pu trouver de moins hideux au Monop’ de 92-City. Après avoir erré longtemps, longtemps dans les allées remplies de pulls en jacquard et de liquettes satinées, j’ai jeté mon dévolu sur une robe-pull corail, que bof, mais faute de mieux…
Donc, ce soir, je vais soigneusement emballer trois cadeaux, que je risque fort de déballer moi-même le 25 et qui ne me plaisent pas plus que ça… C’est carrément la lose, non ?