TU QUOQUE MI FILI !
C à vous, vendredi soir. Alessandra Sublet reçoit Géraldine Nakache, la réalisatrice de Tout ce qui brille (un film pêchu, drôle et émouvant qui vient, à l'instant, de se voir souffler le César du meilleur premier film par Gainsbourg, vie héroïque, le nanar à gros budget de Joan Sfar, sur un type aussi talentueux qu'abject. Perso, quand j'entends le mot "biopic", j'ai envie de sortir ma Kalachnikov, notamment parce que les grands artistes sont rarement des humains à la hauteur de leur talent*).
Dans l'émission de France 5, on apprend que Géraldine Nakache est la fille d'un informaticien et d'une comptable. “La preuve, conclut finement Alessandra Sublet, qu'on peut réussir dans ce métier sans être un fils ou une fille de. Et maintenant, on reçoit un super duo, the Two. Une fille et un garçon. Elle, c'est la fille de Philippe Stark et lui le fils de Charlotte Rampling et de Jean-Michel Jarre.” Une pause. Tempête sous un crâne. “Ce qui n'a rien à voir avec le fait que c'est super ce qu'ils font !”
A titre personnel, et parce que j'aime le rock, je regrette fortement que ce décoratif petit couple n'ait pas choisi la branche design plutôt que musique. Mais honnêtement, je ne sais pas si c'est parce que leurs morceaux sont objectivement à chier, ou si c'est juste parce que ça me saoule, les fils et les filles de.
* Ben tiens, justement, quand on parle de vieux pervers : Polanski vient de recevoir le César du meilleur réalisateur, ainsi qu'une ovation de ses pairs.
Ouais, tu comprends, c'est vraiment dégueulasse d'avoir enfermé un mec de ce talent dans un chalet pendant trois mois. T'imagines pas comme c'est chiant Gstaad, hors saison. Après tout, cette gamine, je veux dire cette fille, elle était consentante. Ok, elle avait 13 ans, et il l'avait droguée, mais elle en faisait au moins 14. Et puis, c'était une autre époque, on était vachement plus libres dans nos têtes… Et puis, il faut lutter contre le retour à l'ordre moral, et nous les professionnels de la profession, on est de vrais rebelles. On n'hésite pas à critiquer Kadhafi, tu vois. Et à remettre un César du meilleur réalisateur à Polanski, même si son dernier bon film remonte à 1979.