CRÉDIT REVOLTING
Poussées par le législateur, ces sociétés ont voulu se parer
d’un voile de déontologie… Non, le crédit revolving n’est plus cette planche
vers le surendettement, soigneusement savonnée par ceux qui l’octroient,
ont-elle voulu nous faire croire. Et pour faire bonne mesure, elles ont tablé sur des
campagnes de pub amusantes (celle des VRP losers déguisés en bonhomme Cetelem…).
Tu parles ! Des enfoirés de première, aujourd’hui comme hier ! Qui avancent
juste un peu plus masqués.
Pour mon emménagement, j’ai acheté du mobilier chez Fly. Afin d’obtenir un report de trois mois du paiement, j’ai accepté de prendre un crédit revolving. Qui ne disait pas son nom, évidemment, mais je ne suis pas totalement neuneu. Ces paiements différés sans frais, assortis d'une remise, avaient fait l’objet d’une vaste opération de prosélytisme dans le magasin, et le jour de la signature, les vendeurs racolaient à tout-va dans les allées.
J’ai accepté le deal, en précisant qu’il ne serait pas
question de crédit renouvelable, mais de cette unique opération de paiement à
trois mois. Le vendeur-fourgue (et fourbe) m’a dit : « Oui, oui, no problemo,
vous cochez là : débit de 1793 euros effectué le 20 février sur votre compte
bancaire, et c'est tout. » La messe était dite, pensais-je. Depuis, j’ai
reçu une demi-douzaine de courriers de Cetelem, me faisant miroiter tous les
avantages que j’aurais à piocher dans une « réserve d’argent » de 3000 euros.
Courriers que j’ai prudemment gardés, me méfiant de cette sale engeance.
Et il y a quelques jours, nouvelle lettre qui me prie de renvoyer un coupon si je souhaite
payer en une seule fois. J’ai dix jours pour expédier la réponse, sinon le
paiement s’effectuera automatiquement sous forme de mensualités de 53,15 euros
sur ma carte Aurore. Autrement dit, l’option crédit renouvelable que j’avais éliminée
d’emblée devient l’option par défaut !
Quelle bande de pourritures ! Qui table sur un oubli, une négligence pour vous
entuber. L’envoi du coupon se fait sous enveloppe non timbrée. Toutefois, mon
sentiment de confiance étant tout relatif, je vais prendre la peine d’envoyer
ma réponse en recommandé, des fois qu’on l’égare chez Cetelem…
Je dois donc 1793 euros. 1793, comme l’année où fut décapité Louis XVI. Pour ma
part, faudrait pas trop me pousser que me vienne l’envie de faire subir le même
sort au souriant petit bonhomme vert dont l’unique vocation est de faire du
profit en mettant des particuliers dans la merde.